quinta-feira, 8 de novembro de 2012



© ssobrado, paris, 2011






"Je pense à une après-midi à Paris à laquelle je dois des lueurs sur ma vie qui m’ont frappé comme l’éclair avec la violence d’une illumination. Ce fut précisément cette après-midi-là que mes relations biographiques avec les êtres, mes amitiés et mes camaraderies, mes passions et mes amourettes se révélèrent dans leur enchevêtrement le plus vivant et le plus secret. Je me suis dit que Paris, où les murs et les quais, l’asphalte, les collections et les décombres, les grilles et les squares, les passages et les kiosques nous apprennent une langue si singulière, devait nécessairement être le lieu où, dans la solitude qui nous étreint, absorbés que nous sommes dans ce monde d’objets, nos relations avec les êtres atteignent la profondeur d’un sommeil où les attend l’image de rêve qui leur révèle leur vrai visage. (...) Or cette après-midi dont je veux parler, j’étais assis à l’intérieur du café des Deux-Magots à Saint-Germain-des-Prés..."


Walter Benjamin, in Chronique Berlinoise


(para a Rafa, porque é tão bom uma amizade assim)